Interview de Madame Maryvonne LYAZID

Interview de Maryvonne LYAZID, Adjointe du Directeur général de la Fondation Caisses d’Epargne pour la solidarité

La Fondation Caisses d’Epargne pour la solidarité est un partenaire d’HACAVIE qui, non seulement soutient techniquement les actions que mène notre Association dans le domaine de l’accessibilité et de l’autonomie, mais aussi, a permis à HACAVIE d’entreprendre de nombreuses missions, lesquelles sans le soutien de la Fondation, n’auraient vu le jour (bases de données, prothèses auditives, validations et essais des aides techniques, par exemple).

Ceci pour nous, est dû à la très grande attention et à la très grande connaissance du terrain de Maryvonne LYAZID qui nous a guidé tout au long de ce processus.

Parmi les partenaires que nous mettons en valeur sur la Lettre d’Hacavie et sur notre site Internet, il nous est apparu qu’elle y avait toute sa place.

I – QUI ETES-VOUS ?

Influencée par l’engagement associatif de mes parents, fière de mes origines ouvrières et après des études de sciences politiques à Strasbourg et l’ENSP, je suis devenue inspecteur des affaires sanitaires et sociales, et finalement j’ai occupé les fonctions de Directrice à la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales du Bas-Rhin. Mise à disposition du Conseil de l’Europe pendant 3 ans j’y ai été responsable d’un projet concernant le rôle des états dans la lutte contre l’exclusion sociale. C’est là que s’est renforcée ma conviction d’avoir une approche multifonctionnelle et internationale de nos problématiques.

Note de la rédaction : il faut relever que Pierre Gauthier, Directeur de l'Action Sociale, au delà de sa modestie, lui avait confié pour l'Europe deux grands sujets : LE HANDICAP et L'EUROPE, en précisant à son sujet :

« j’ai été frappé par la qualité à la fois de sa connaissance du terrain et aussi de ses relations avec tous les partenaires ».

Monsieur Kouchner m’a confié en 1999 la présidence d’un groupe de travail sur l’accès aux aides techniques pour les personnes en perte d’autonomie, qui a permis la première conceptualisation du droit à compensation. Ce qui m’importe dans l’ensemble de ces actions, ce sont les droits fondamentaux des personnes handicapées et comment on réussit à leur proposer des services dont elles ont vraiment besoin.

Note de la rédaction : les lecteurs comprendront pourquoi nous nous sentons proches de Maryvonne LYAZID.

Cette notion d’expertise, même si Maryvonne LYAZID estime (à tort) que cela doit être relativisé, a entraîné une forte collaboration avec toutes les autorités publiques en charge des personnes handicapées. Mme Maryvonne LYAZID a toujours préconisé dans ses activités très nombreuses, les compromis nécessaires pour une collaboration intensive entre les différentes parties exerçant en France pour le mieux être des personnes handicapées : je souhaite m’engager pour faire du neuf et conserver cette notion de dimension internationale dont nous avons besoin pour évoluer.

Je me sens particulièrement heureuse d’avoir été désignée pour présider la FISAF, fédération regroupant 140 associations de lutte contre la déficience auditive et visuelle, où nous serons amenés à continuer de développer les services dont les personnes ont besoin.

Note de la rédaction : Si l'on doit considérer l'ensemble des activités de Maryvonne LYAZID, il est évident qu'elle dispose d'une capacité de travail peu ordinaire avec en plus un sourire charmeur empreint d'une humanité peu commune. Ceci dit, je ne souhaite pas que l’on pense que je travaille en me situant en donneur de leçon car je considère que nous nous enrichissons tous ensemble, dans une évolution journalière.

J’observe que la situation, le regard du handicap s’est modifié dans notre pays, je souhaite poursuivre cette évolution en la situant dans le contexte européen et international pour être encore plus efficace.

II – QUEL A ETE VOTRE PARCOURS ?

Varié avec Sciences Po, la fonction publique, l’expérience européenne et les fondations.

Mon évolution a été une école permanente de vie et d’expériences professionnelles riches avec la D.D.A.S.S., le Conseil de l’Europe, les dossiers ministériels et différents rapports ayant entraîné de longues réflexions, les associations et fondations, créneaux essentiels pour l’évolution des orientations sociales du pays et bien sûr la Fondation des Caisses d’Epargne pour la solidarité.

Mes souvenirs sont imprégnés des 6 années passées également à la Présidence de la Fondation de l’Hôpital du Docteur Albert Schweitzer au Gabon.

C’est enfin un plaisir et un honneur de participer à la préparation aujourd’hui de la première conférence nationale du handicap en mai 2008.

III – QUELS SONT VOS OBJECTIFS ET VOS ESPOIRS ?

J’ai une préoccupation : accompagner les professionnels dans les changements de paradigme voulus par la loi du 11 février 2005.

Mon souci tourne autour des solutions à apporter aux conditions d’accessibilité des personnes âgées dépendantes, à la forte augmentation et vulgarisation de la diffusion des aides techniques et à leur progression permanente.

Je souhaite profondément contribuer à fédérer des initiatives entre des secteurs professionnels qui ne se parlent pas assez et les amener à collaborer.

J’aimerai que nous utilisions tous notre bon sens pour que la situation évolue.

Note de la rédaction : DANS UNE INSTANCE INTERNATIONALE, UN HAUT RESPONSABLE disait : quand on a un problème, on va voir Maryvonne.

Qu’il nous soit permis d’ajouter que tout ceci s’exerce avec beaucoup d’humanité.

IV – L’IMPLICATION DE LA FONDATION CAISSES D’EPARGNE POUR LA SOLIDARITE SUR L’EVOLUTION DU MONDE HANDICAP

Créée par les Caisses d’Epargne et de Prévoyance et la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne et reconnue d’utilité publique par décret du 11 avril 2001 en Conseil d’Etat, la Fondation Caisses d’Epargne pour la solidarité mène des actions de lutte contre les formes de dépendance et d’isolement liées au grand âge, à la maladie, au handicap ainsi qu’à des situations d’illetrisme.

Elle se caractérise par trois modes d’intervention

Opérateur à but non lucratif du secteur sanitaire et médico-social, en sa qualité de gestionnaire d’établissements et de services, la Fondation gère :

1 – 82 établissements et services pour personnes âgées, malades ou handicapées

2 – 5.000 places d’accueil

3 – 6.000 abonnés aux services d’aide à domicile et d’assistance téléphonique et 800 personnes soutenues par des aides-ménagères.

La Fondation représente aujourd’hui le premier réseau d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, à but non lucratif en France.

Un acteur direct de la lutte contre l’illetrisme : par le dispositif «Savoirs pour réussir» permet aux jeunes de 16 à 25 ans, repérés en situation d’illettrisme, notamment lors des Journées d’Appel et de Préparation à la Défense (JAPD), de reprendre contact avec la lecture, l’écriture et le calcul, pour pouvoir à terme suivre une formation et s’insérer dans la vie professionnelle.

Un financeur de projets innovants : depuis 2003, environ 370 projets ont été sélectionnés et financés pour un montant de plus de 18 millions d’euros.

Enfin la Fondation abrite 11 fondations sous égide.

Dans cet ensemble, j’exerce des fonctions d’adjointe au Directeur général, M. Didier-Roland TABUTEAU et de Directrice du pôle autonomie, en considérant que dans le cadre des projets porteurs actuellement d’évolution, dans notre pays la Fondation y prend une part très active.

Note de la rédaction : Il aurait été regrettable de ne pas mettre en exergue une telle personnalité, une telle réussite professionnelle, un tel a charnement à passer au-dessus des difficultés au même titre qu'il nous a semblé juste de souligner le rôle assumé par les Caisses d'Epargne et sa Fondation.

Yvon BERTEL-VENEZIA

Président d’Hacavie

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