Lancement du Service Public Départemental de l’Autonomie : une nouvelle ère pour l’accompagnement des personnes en situation de handicap
Le 21 mai 2024 marque une date clé pour les personnes âgées, en situation de handicap, et leurs aidants avec le lancement officiel du Service Public Départemental de l’Autonomie (SPDA). Fruit d’un travail de longue haleine, construit sur le rapport du conseiller d’État Dominique Libault et entériné par la loi du 8 avril « Bien Vieillir et Autonomie », ce dispositif vise à transformer en profondeur l’accompagnement de ces populations vulnérables à travers une approche globale, coordonnée et centrée sur l’usager.
Une réponse globale et coordonnée pour tous
L’un des objectifs majeurs du SPDA est de simplifier les démarches pour les usagers, qui se retrouvent souvent face à un labyrinthe administratif, avec une multiplicité d’interlocuteurs. Ce nouveau service public souhaite apporter une réponse rapide, efficace et équitable, quel que soit le lieu de résidence ou la nature de la demande. En unissant tous les acteurs de proximité – qu’il s’agisse des départements, des Agences Régionales de Santé (ARS), des associations, des collectivités locales ou encore des caisses de sécurité sociale – le SPDA promet une meilleure coordination entre les différents services sanitaires, sociaux et médico-sociaux.
Des services en quatre promesses
Le SPDA repose sur quatre engagements forts :
- Un meilleur accueil et une orientation optimisée : offrir une information claire et accessible aux usagers et à leurs aidants.
- Une évaluation et une instruction plus rapides des droits : simplifier les démarches administratives pour une prise en charge plus efficace.
- Un appui concret : mettre en place des solutions pratiques adaptées aux besoins spécifiques des usagers.
- Un effort renforcé pour le repérage et la prévention de la perte d’autonomie : développer des actions de prévention à travers des démarches « d’aller vers ».
Ces engagements constituent la pierre angulaire de la stratégie « Grand-âge », portée par Catherine Vautrin et Fadila Khattabi, et participent à une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap dans la société.
18 départements préfigurateurs pour une expérimentation à échelle réelle
Dix-huit départements ont été sélectionnés pour mener cette expérimentation en 2024, parmi lesquels le Nord-Pas-de-Calais, les Alpes-Maritimes, la Seine-Saint-Denis et la Guyane. Ces départements, avec leurs spécificités territoriales et démographiques, constituent un terrain d’expérimentation idéal pour tester le SPDA avant son déploiement national en 2025.
Le département du Nord-Pas-de-Calais, par exemple, se trouve au cœur de cette démarche pionnière avec une population diverse allant des grandes métropoles aux zones rurales. Cette expérimentation vise à affiner le cahier des charges du SPDA, qui sera adapté aux réalités locales avant d’être généralisé. Les départements participants auront la responsabilité de :
- Mettre en œuvre sur leurs territoires des pratiques, outils et formations favorisant une réponse plus rapide et plus efficace aux besoins des personnes en perte d’autonomie.
- Co-construire un référentiel de qualité de service grâce à la mobilisation des professionnels de terrain et des personnes concernées.
- Tester et affiner la première version du cahier des charges en vue du déploiement national.
Une transformation pour un accompagnement centré sur l’usager
L’ambition du SPDA n’est pas de créer une nouvelle couche administrative, mais de proposer une véritable méthode d’action et de coopération centrée sur l’usager. En plaçant l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie au cœur de ses préoccupations, le SPDA représente une avancée majeure vers un service public plus juste, inclusif et efficace.
La période d’expérimentation en 2024 sera cruciale pour tester et ajuster les dispositifs, en vue de fournir dès 2025 une réponse complète et coordonnée aux personnes en situation de handicap et à leurs aidants sur l’ensemble du territoire français.
En bref, le SPDA, c’est l’espoir d’un avenir où les personnes les plus vulnérables pourront bénéficier d’un accompagnement simple, équitable et adapté à leurs besoins.
Astrid CLUIS, Ergothérapeute