Femme en situation de handicap : êtes-vous victime de violences ?

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès.

Les violences faites aux femmes ne s’arrêtent pas aux violences physiques. Il existe d’autres types de violences (psychologiques, sexuelles, administratives, économiques et financières, médicales, médicamenteuses, maltraitances civiques, …).
 

«  Quelle qu’en soit la forme, toutes les violences sont interdites par la loi et vous n’en êtes jamais responsable.  » 

 
Ces violences ne sont pas un différent ou une dispute de couple où les arguments s’opposent, il s’agit d’une relation où l’un s’impose avec brutalité afin de soumettre l’autre. Il y a un rapport de domination, ce qui différencie les conflits conjugaux des violences conjugales.

Quelle qu’en soit la forme, toutes les violences sont interdites par la loi et vous n’en êtes jamais responsable. C’est la raison pour laquelle « l’Association Femmes pour le Dire » a mis en place un numéro : écoute violences femmes handicapées. Une dizaine d’écoutantes se relaient pour assurer les permanences téléphoniques.
Ces écoutantes ont été recrutées pour leur sens de l’écoute, leur patience et leur bienveillance. Elles viennent d’horizons professionnels divers : milieu médical, social, culturel, artistique, ressources humaines… mais ont toutes en commun d’être des spécialistes des violences faites aux femmes.
 

 

Une documentation accessible

La question des violences faites aux femmes en situation de handicap reste grandement ignorée. Très peu de littérature lui est consacrée. Très peu de travaux universitaires l’abordent. Et pourtant, ces violences existent ! Il était donc indispensable de mettre à la disposition de tous les ressources compilées dans les diverses recherches.
L’accompagnement proposé aux femmes handicapées victimes de violences comprend, outre l’écoute bienveillante :

  • une aide dans les démarches administratives avec une écrivaine publique, juriste de formation,
  • un soutien juridique avec une permanence animée par une avocate,
  • un soutien social animé par une assistante de service social et une médiatrice,
  • une aide psychologique menée par une psychologue.

Ces accompagnements personnalisés sont proposés aux femmes ayant au préalable contacté le numéro de l’Écoute Violences Femmes Handicapées. Les professionnels sont là pour vous accompagner sans aucun jugement.
 

Faire appel à la justice

La loi est de votre côté (on ne se fait pas justice soi-même), plus encore du fait de votre handicap : constat médical,
« main courante » au commissariat mais surtout déposition de plaintes donnant lieu à des poursuites. Les institutions, associations vous guident, vous soutiennent, agissent.

En France, la justice condamne :

  • les coups et blessures,
  • la sexualité imposée,
  • le mariage forcé (si vous êtes victime d’un mariage forcé, vous pouvez contacter SOS Mariage forcé au 01 30 31 05 05 géré par l’association Voix de Femmes),
  • les mutilations graves du corps (excision, infibulation et autres mutilations).

Les auteurs peuvent être poursuivis en France même si les faits se sont déroulés à l’étranger. Une association spécialisée peut vous accompagner, le GAMS (Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles).
 

 

Anticipez le dépôt de plainte

Tout élément de preuve est important si vous voulez porter plainte. Même si vous ne voulez pas porter plainte tout de suite, réunissez les éléments qui prouveraient les violences :

  • prenez des photos si vous avez des traces,
  • réunissez tous les certificats médicaux en lien avec les violences,
  • conservez les SMS, messages vocaux,
  • essayez d’enregistrer les conversations,
  • mettez de côté les témoignages de vos proches,
  • enregistrez vos mots de passe, codes d’accès et documents personnels sur une plateforme dédiée et sécurisée : https://memo-de-vie.org.

 

«  Osez contacter association, médecin, psychologue, conseillère, police… Leur travail est de vous recevoir » 

 
Allez au commissariat pour porter plainte. Si vous ne vous en sentez pas capable, déposer au moins une main courante pour informer de votre éventuel départ, surtout si vous avez des enfants. Vous avez plusieurs années pour porter plainte (6 ans) mais le plus tôt est le mieux.

Quand les faits brutaux s’amplifient, vous êtes en danger vital ! Prenez la fuite en urgence. Essayez de contrôler votre peur autant que possible, de garder votre présence d’esprit. Composez le 17 (ou le 114 pour les femmes sourdes et malentendantes).
 

Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir

Fondée en 2003, année européenne des personnes handicapées, par Maudy Piot (psychanalyste aveugle), l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir » a pour objet de promouvoir la place des femmes handicapées dans la société et ce, quelle que soit la nature de leur handicap, par tout moyen à sa disposition (forums, publications, groupe de parole, ateliers…). Elle lutte contre toutes les formes de discriminations et en particulier, contre la double discrimination que vivent les femmes en situation de handicap : celle du genre et celle du handicap et contre les violences subies par 4 d’entre elles sur 5. Elle affirme que le handicap n’est pas une identité ; il est dû aux hasards de la vie.
 

Contact

01 40 47 06 06
Appel anonyme non surtaxé
www.ecoute-violences-femmes-handicapees.fr

Du lundi au mercredi
10h00 à 13h00 | 14h30 à17h30
Le jeudi de 10h00 à 13h00

En dehors de ces horaires, vous pouvez laisser un message vocal avec vos coordonnées et nous vous rappellerons lors de la prochaine permanence. Les femmes déficientes auditives peuvent contacter l’association par courriel : ecoute@fdfa.fr

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