Accessibilité de la station de montagne Les Orres

Un paradoxe d’évoquer l’accessibilité d’une station de montagne vu les contraintes imposées par la nature… Et pourtant pourquoi ne pouvons-nous pas TOUS profiter de ces beaux paysages ?

La station des Orres est une station familiale des Hautes-Alpes créée dans les années 1970 donc avant la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées de 1975. L’accessibilité n’a donc à l’époque pas du tout été étudiée…

Depuis 2003, la station est composée de deux «pôles» : la station des années 1970, située à 1650 m (Les Orres 1650) et Bois Méan, zone hôtelière située à 1725 m, mais aussi nommée Les Orres 1800, créée en 2006.

Les Orres 1650 ont été plus ou moins aménagés depuis quelques années selon la volonté de la commune. Mais à minima… Impossible de tout détruire et de reconstruire ! Nous regrettons néanmoins que cette volonté d’accueil des personnes en situation de handicap, si elle est réelle, ne soit pas davantage mise en avant : le dossier de presse mis en ligne pour l’été 2010 ne comporte aucune mention sur le handicap…

L’accessibilité de la station à d’autres déficiences que la déficience motrice n’a pas du tout été étudiée, ni pour la déficience auditive, ni pour la déficience visuelle.

Lors de l’arrivée en station à 1650 m, des places de stationnement réservées aux personnes handicapées sont disponibles. La voiture particulière semble d’ailleurs être le seul moyen pour les personnes handicapées d’accéder à la station, car les transports en commun ne sont pas aménagés. La navette reliant Les Orres 1650 aux Orres 1800 n’est pas aménagée non plus. Ensuite, pour accéder au centre commercial, à la place Hodoul («cœur» de la station), puis aux pistes, il faut emprunter la plate-forme élévatrice Varioplan. Mais avant cela, signalons que pour se diriger vers la plate-forme, le revêtement de sol est composé de grilles «bosselées», ce qui n’est pas très pratique avec un fauteuil ou une poussette. Pour faire venir la plate-forme à niveau, il faut l’appeler par le biais d’un bouton poussoir. La plate-forme est dotée d’une porte battante. Une fois installé dans la plate-forme, il est nécessaire d’appuyer en continu sur le bouton pour la faire monter ou descendre.

A l’intérieur du centre commercial, quelques marches par ci, par là, ne sont pas compensées par une rampe, ce qui est un réel problème…

Sur la place Hodoul, certaines marches sont compensées par des rampes de fortune en bois… parfois très pentues…

Il n’y a pas de guichet automatique de retrait d’argent accessible.

Le cabinet médical, situé au centre le place Hodoul, n’est pas accessible : le couloir d’accès est étroit et le bureau du médecin est très exigu. Pour réaliser une radiographie, il faut emprunter un escalier… Le cabinet de kinésithérapie en rez-de-chaussée n’est pas non plus accessible : il faut emprunter une dizaine de marches pour accéder à l’immeuble.

Je n’ai pas visité de logement aux Orres 1650, mais selon des sources fiables, ils sont de petite surface et non accessibles pour la plupart.

Les Orres 1800, plus récents, accueillent des résidences de tourisme qui ont été dans l’obligation de respecter les nouvelles normes. Dans chaque résidence, le nombre d’appartements conçus pour personnes en fauteuil est respecté. Ces appartements sont dotés d’une grande salle de bain, avec WC aménagé, barres d’appui et douche à l’italienne. Les couloirs de ces résidences sont bien larges, les ascenseurs sont accessibles. Depuis cette année, les abords ont été aménagés et bitumés. La neige a été abondante cet hiver mais les trottoirs étaient régulièrement déneigés. On peut néanmoins se poser la question du degré de pente des trottoirs qui est, inévitablement, important en montagne.

Un article sous forme d’interview d’une monitrice a été rédigé au sujet des cours de ski de l’Ecole de Ski Français.

Au sujet de l’accessibilité des équipements sanitaires publics : sur la place Hodoul, des WC aménagés ont été installés. Dommage qu’une marche soit présente pour y accéder… En haut du télésiège Pousterle, à côté du restaurant le Zénith, de nouveaux WC accessibles ont été aménagés.

Un bilan très complet a été dressé par Julia VIVERET dans le cadre de sa licence Métiers de la Montagne il y a quelques années. J’ai pu consulter ce mémoire. Des investissements très conséquents ont été suggérés mais sûrement irréalisables en matière de coût. Ces investissements seraient néanmoins indispensables pour l’accessibilité totale de la station. L’acquisition d’une navette accessible serait utile mais onéreuse…

Merci à Paméla LEMONNIER de l’Office du Tourisme de m’avoir reçue pour évoquer ce sujet.

Bilan mitigé sur l’accessibilité de la station des Orres… Notons que d’autres stations des Hautes-Alpes comme Le Queyras, Serre-Chevalier, Le Dévoluy et Mont-Genèvre ont également une démarche d’accueil des personnes en situation de handicap.

Cécile QUANTIN

Service Documentation

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