DECATHLON | À fond la forme !
Vous connaissez le slogan n’est-ce pas ? Mais savez-vous ce qui est mis en place pour que vous trouviez le maillot de bain idéal pour vos vacances sportives ? Nous nous sommes rendus à l’entrepôt Decathlon à Dourges pour y découvrir leur logistique, leur politique en matière de handicap et les initiatives menées vis-à-vis de leurs collaborateurs pour lutter contre les Troubles Musculo-squelettiques (TMS). Nous avons été accueillis par Mme Julie PRESTIFIPPO, Ergonome depuis un an et demi dans cette enseigne et M. Jean-Michel LEGRIN, employé à la Logistique, référent mission handicap et qui s’occupe également de la pénibilité et du bien être au travail.
Présentation rapide
Situé sur l’autoroute A1, cet entrepôt de 50 000 m², auquel il faut rajouter 6 000 m² du centre d’approvisionnement continental, compte 350 collaborateurs et traite 100 millions d’articles par an incluant l’e-commerce. Nous avons appris qu’il existait deux types d’entrepôts :
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le CAC : Centre d’Approvisionnement Continental qui livre 27 destinations en Europe, il en existe deux dans la région des Hauts de France, celui de Dourges et un à Rouvignies près de Valenciennes,
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le CAR : Centre d’Approvisionnement Régional qui livre 50 magasins et qui se situe pour les Hauts de France à Lompret avec 5 cellules de 6 000m² chacune.
Le 17 novembre 2017, le premier «train bloc», c’est à dire ne contenant que des produits de la marque Décathlon est arrivé à la plate-forme de Dourges. En provenance de chine, parti de la ville de Wuhan dans la province de Hubei il est arrivé en France en empruntant la célèbre «Route de la Soie» en parcourant 11 000 kilomètres et traversant 7 frontières en un peu moins de 20 jours. Ce mode de transport étant deux fois plus rapide que la voie maritime et plus respectueux pour la planète, l’enseigne espère renouveler cette expérience à raison d’une fois par mois en 2018 puis
à raison d’une fois par semaine en 2019.
« Le premier train bloc, c’est à dire ne contenant que des produits de la marque Décathlon est arrivé à la plate-forme de Dourges»
Quelques initiatives contre les TMS
Afin que les collaborateurs travaillent dans des conditions de sécurité optimum et soient préservés un maximum contre les maladies professionnelles notamment les troubles musculo-squelettiques, des stratégies de compensation en collaboration avec l’ergonome ont été mises en place. Pour ce faire, après une analyse des situations de travail et des gestes répétitifs, l’ergonome propose des solutions préventives. Sur le site de Dourges par exemple :
- des tiroirs 4 faces facilitant le travail des préparateurs de commande ont été installés,
- 4 empileurs de palettes (sur le système des bonbons Pez)* ont été achetés,
- des tests d’ergosquelettes ont été réalisés,
- des prototypes de prises de palettes à ventouses pour soulager le dos ont fait leur apparition,
- des semelles destinées initialement à la pratique du sport ont été incorporées dans les chaussures de sécurité ce qui a permis aux collaborateurs d’obtenir plus d’amortis durant la marche, de corriger l’équilibre durant l’activité (petit + : elles sont lavables et sèchent en 30 secondes),
- des poubelles aimantées ont été fixées aux engins afin d’éviter les déplacements inutiles et de laisser des ordures dans les passages,
- des prototypes de tables à hauteur variables ont été réalisés.
Nous avons appris que sur le site de Lompret, des innovations étaient présentes elles-aussi pour lutter contre les maladies professionnelles et les TMS :
- des «Pocket Sorter», des trieurs à pochettes pour préparer les commandes d’un à cinquante articles,
- des «Scallog», des robots qui gèrent les retours d’articles peu encombrants en déplaçant les armoires de stockage et en rangeant eux-mêmes sur les étagères (photo ci-dessous),
- pour l’emballage des articles volumineux, un employé prend les mesures de l’objet à l’aide d’un laser. Un carton sur-mesure est alors aussitôt découpé par une machine et l’emballage ne prendra que quelques secondes (photo ci-dessus).
Pour conclure, nous remercions Julie et Jean-Michel pour nous avoir accordé de leur temps. Nous nous sommes promis de nous revoir quand de nouveaux robots feront leur apparition dans leurs entrepôts et pour vous les faire découvrir.
« Robots qui gèrent les retours d’articles peu encombrants en déplaçant les armoires de stockage et en rangeant eux-mêmes sur les étagères »
La prise en charge du handicap
La fondation DECATHLON qui s’occupe des jeunes défavorisés et handicapés en collaboration des ESAT, IME, Foyers de la région organise :
- une journée de découverte des métiers au sein de l’enseigne,
- des attractions ludiques autour du sport comme le handibasket,
- une journée de sensibilisation autour du handicap.
Pour les travailleurs en situation de handicap dans l’entreprise des accords handicap existent et consistent à traiter des demandes directes de reclassement professionnel, aménager des postes de travail ou encore gérer la mission handicap.
Un accord groupe a lieu tous les trois ans entre les partenaires sociaux et la direction et veille au respect de l’embauche obligatoire des 6 % de salariés handicapés sur l’effectif total de l’entreprise. En cas d’inaptitude au travail, après un bilan de compétences, des formations professionnelles adaptées aux capacités de la personne sont proposées. Impulsée par le service des ressources humaines, des référents «handicaps» ont été nommés pour traiter de diverses thématiques comme la pénibilité au travail, la discrimination des seniors, le handicap, les jeunes en décrochage scolaire. Une collaboration étroite avec des acteurs comme Pôle Emploi, Cap Emploi, les Missions Locales, l’École de la 2ème chance ou l’IME d’Henin Beaumont permet un réel partenariat régional pour débloquer des situations parfois difficiles.
NICOLE DUMAZY
DIRECTRICE ADJOINTE HACAVIE